Bougie, nitro, un moteur ça fonctionne comment ?
Synthèse sur le fonctionnement et le choix de la bougie, ainsi que l’influence du nitrométhane dans le carburant.
Je vous passe la description des cycles du moteur à explosion à deux temps et vous renvoie à l’article Carburateur et contre-pointeau pour obtenir une bonne carburation.
Je commencerais à vous décrire le fonctionnement de la bougie et du nitrométhane, avant d’aborder en fonction du moteur, le choix de la bougie et le pourcentage de nitro dans le carburant.
La bougie
1- Description
Le filament de la bougie est constitué d’un alliage de platine et peut avoir comme diamètre, 0.152mm, 0.203mm, 0.229mm, 0.279mm, 0.305mm. Le corps est en acier, et tiré d’un barreau hexagonal de 5/16″(7.938mm). Le filetage est du 1/4″-32
C’est la combinaison : % de platine dans l’alliage, diamètre et nombre de spires du filament, volume de la cavité, qui détermine le gradient de la bougie. Une fois sorties de l’emballage, il est très difficile de les différencier.
A gauche, une bougie type F, pour quatre temps, et à droite une Enya 5 de gradient froid.
2- Principe de fonctionnement
Pour le démarrage, la bougie est alimentée sous une tension de 1,2 à 1,5 volts, ce qui lui permet d’obtenir une jolie couleur rouge cerise. Il peut y avoir combustion du mélange air-carburant compressé.
3- Quand on coupe l’alimentation de la bougie, qu’est-ce qui entretient la combustion ?
Idée reçue : c’est la chaleur de l’explosion précédente qui entretient le rougeoiement du filament de la bougie : ce n’est pas suffisant ;
C’est grâce à la réaction catalytique entre le platine et les vapeurs de méthanol que le filament conserve sa température entre les cycles successifs. Le méthanol s’oxyde en présence du platine (catalyseur), et cette réaction dégage beaucoup de chaleur (exothermique), à la surface du filament, qui reste ainsi rougeoyant.
Le nitrométhane
- Le nitrométhane apporte 49,5% de son poids en oxygène pur.
10% de nitrométhane pur dans nos carburants, augmente la puissance d’environ 10%, avec en contre-partie, une augmentation de 40% de la consommation.
- Le nitrométhane a la particularité d’améliorer la combustion et d’avancer le point d’allumage. Il facilite le réglage de la carburation des petits moteurs.
- Le nitrométhane, paradoxalement, participe au refroidissement du moteur car le passage de l’état liquide à l’état vapeur, absorbe beaucoup d’énergie, donc de chaleur, qui est prélevée au carter.
C’est pour ça qu’il faut un stationnaire d’au moins une minute, pour effectuer la mise en température du moteur, avant de régler la carburation. Cela permet au mélange de se vaporiser dans le carter et non à l’entrée de la chambre de combustion.
Le calage moteur lors d’une reprise trop rapide, après un moment de ralenti, vient de ce fait : le moteur ayant refroidit, le carburant se vaporise trop tard et la richesse du mélange est trop importante.
Quelques vérités
Plus le % de nitrométhane est élevé, plus il y a de puissance,
Plus le % de nitrométhane est élevé, plus la combustion est améliorée,
Plus le % de nitrométhane est élevé, plus il y a d’avance à l’allumage,
Plus la bougie est froide, plus on réduit l’avance à l’allumage,
Plus la bougie est froide, plus on réduit les vibrations, moins on use le moteur,
Plus une bougie est froide, plus elle nécessite de courant pour obtenir la bonne température du filament,
Plus le % de nitrométhane est élevé, plus le moteur est refroidi,
Plus le % de nitrométhane est élevé, plus la consommation est élevée,
Plus le % de nitrométhane est élevé, plus votre minute de fonctionnement est chère,
Plus le moteur est gros en cylindrée, plus la bougie est froide,
Les moteurs japonais (OS, Thunder Tiger) ont un taux de compression moins élevé que les moteurs européens (Rossi, Webra, West)
Pour ceux qui veulent des certitudes, avec à l’appui les formules chimiques, ils peuvent consulter un excellent article à l’adresse suivante : epervier.sudluberon.free.fr
A l’heure du choix
- la bougie
C’est vrai qu’une OS#8 fonctionnera comme il faut dans la majeure partie des cas. Cependant, il faut rechercher la bougie la plus froide possible, d’une part pour la longévité du moteur, d’autre part pour pouvoir le gaver un peu plus.
Voici un tableau comparatif qui pourra aider. Il est issu du site users.skynet.be/helico.passion/
- le taux de nitrométhane
Avec les moteurs asiatiques, le plus simple est de tourner avec du 10% voir 15%. Pour les moteurs à fort taux de compression, Rossi, Webra, trop de nitro peut donner trop d’avance. Les essais que chacun peut faire, doit amener à un bon compromis pour le meilleur rendement. Cependant, avec seulement 0,5%, l’amélioration de la carburation est significative sans avoir l’inconvénient majeur de l’augmentation de la consommation qui réduit l’autonomie et le volume du portefeuille.
Si on veut vraiment plus de puissance, il est plus économique d’utiliser un moteur de plus grosse cylindrée.
Personnellement, pour une question de coût et parce que je peux obtenir facilement les constituants, je fais le carburant suivant : 20 litres de méthanol, 4 litres de Micro Motul et 0,12 litre de nitro ce qui donne 16.6% d’huile pour 0,5% de nitro et 2,70 € le litre.
Conclusion
– La facilité c’est une OS#8 et 10 à 15% de nitro pour nos moteurs hélico entre .32 et .50 de cylindrée.
– Mais, si on veut aller plus loin, tout est une histoire de compromis et d’expériences successives, l’important étant de bien comprendre le rôle du gradient des bougies et l’influence du nitrométhane.