Vol de pente dans les Vosges
Les deux années précédentes, notre désormais traditionnelle sortie vol de pente planeur s’était déroulée en terre Normande. Le manque de bonnes conditions aérologiques nous a contraint à changer de région en espérant avoir enfin du vent. Nous ne serons pas déçus, c’est ce que vous découvrirez un peu plus loin.
Si les côtes du Cotentin qui nous avaient accueillis lors de nos précédentes éditions étaient propices à notre activité préférée, il faut bien admettre que le manque chronique de vent nous a obligé à migrer vers d’autres cieux plus favorables.
Après bien des hésitations, notre choix s’est porté sur les Vosges, plus précisément la région du Honeck et la route des crêtes.
La priorité fût de trouver un gîte pour loger 5 familles en mobil home (ou chalets) avec armes et bagages. C’est que ça prend de la place tous ces planeurs. Et là, les difficultés commencent.
Cette région de Gérardmer, pourtant très touristique et dotée de nombreux campings est assez mal pourvue en mobil home.
De nombreuses recherches seront nécessaires, mais nous dénichons enfin le camping qui veut bien nous recevoir. Il y a cependant un manque de place car ce camp ne compte que 3 chalets pouvant héberger 5 personnes chacun. Tant pis, il faudra se serrer un peu. Les familles sont regroupées par 2 et chacune trouvera sa place. Pas de problème pour les camping car qui nous accompagnent, le camping n’est pas très peuplé pour ce week end de la Pentecôte.
Sitôt installés, c’est l’heure de l’apéro (faut pas perdre les bonnes habitudes) et déjà les conversations vont bon train pour trouver des pentes exploitables dès le lendemain.
Une bonne nuit de sommeil pour recharger les accus (et ceux de la radio), le petit déjeuner est prestement avalé et nous étudions la carte pour trouver l’endroit idéal nous permettant de faire évoluer nos planeurs. Après moultes hésitations et conseils, nous choisissons le Honeck qui nous paraît bien adapté à nos évolutions. Arrivés sur place, le site est magnifique. Cependant, le vent souffle fort et la température plutôt fraiche mais nous avons surtout la désagréable surprise de découvrir un écriteau avec une mention d’interdiction de vol sur ce sommet en raison des nombreux promeneurs qui empruntent les sentiers. Gasp !!! ça se complique. Ou aller ? Comme il est midi, nous nous rendons tous au refuge/auberge installé au sommet de la montagne pour nous y restaurer et déguster les mets régionaux tout en recherchant une alternative à notre terrain de jeu favori.
Sur l’autre versant de la montagne, une immense prairie semble propice à nos évolutions. Après quelques recherches sur la carte, nous trouvons un accès routier, et une vingtaine de minutes de marche d’approche sur un chemin facile nous permettra enfin de voler. Le vent est toujours très fort, 30 à 40 km/h et assez bien orienté sur la pente. Les risques sont minimes car la déclivité est douce et l’espace pour poser immense. Alors on y va. Bon, ça vole mais le rendement de la pente n’est pas extraordinaire. Néanmoins, on se fait plaisir pour cette première approche de vol dans les Vosges. Nous découvrons le site et celui ci ne semble pas être des meilleurs. Il va falloir trouver autre chose.
De retour au camp, nous passerons la soirée dans un bon restaurant à proximité de Gérardmer à déguster les saveurs locales bien consistantes.C’est ça aussi les sorties planeur.
En étudiant une carte plus précise, un nom nous interpelle : le Schweisel sur la route des crêtes. Aussitôt dit, aussitôt accepté et c’est la transhumance vers ce lieu que nous espérons le bon. Vingt minutes de voiture et un quart d’heure de marche d’approche sont nécessaires pour accéder au site de vol. En fait, nous ne serons pas déçus, le rendement de cette pente est excellent. Seule la zone d’atterrissage est perturbée par les clôtures délimitant les prés des animaux, mais avec un peu d’habileté, on parvient à poser sans bobo. Le vent d’Est, toujours présent est aussi fort que la veille, et bien que le « trou » soit peu accueillant pour s’y poser, l’envie de voler est trop forte. Trois irréductibles du groupe n’hésitent pas à lancer leur planeur dans les rafales. A peine lâché, le planeur est happé vers le haut et il faut trimer à piquer sévère pour ne pas voir la machine satellisée en quelques secondes et la perdre de vue. Aucun risque d’aller « au trou » et les temps de vol sont impressionnants. A ce rythme, il n’est pas rare de vider les accus complètement et il faut être vigilant pour ne pas risquer la panne radio. Voila qui nous change des vols en plaine ou nous tenons l’air au mieux quelques minutes.
Nous rentrons au camping satisfaits de cet après midi de vol. Malgré la fraicheur du soir, un barbecue est allumé tout en prenant l’apéro (on ne se refait pas) et l’on échange nos impressions sur le vol de pente. Bien heureux les modélistes qui peuvent bénéficier de tels lieux pour voler. Notre repas est partagé avec Gilles, notre président de club venu nous rendre visite en voisin, celui ci étant originaire de la région. |
Le lendemain, le vent a légèrement tourné, il est plutôt orienté Nord/Est, le Schweisel est moins bien adapté à nos évolutions. Un autre site a été choisi non loin du précédent, il s’agit du Batteriekopf (à vos souhaits). La marche d’approche est un peu plus longue, mais rien d’insurmontable. Et puis, c’est vivifiant la marche en montagne. Arrivés sur place, nous découvrons le panorama, et là c’est à couper le souffle. Déjà la pente est abrupte, genre falaise et la vue est magnifique. Face à nous, c’est toute la vallée de Munster qui s’offre à nos yeux et sur l’horizon, on distingue la plaine de Colmar. Dommage que le ciel soit gris. Le vent, que nous pensions atténué est au moins aussi fort que les jours précédents, et il y a du monde sur place, les modélistes du club local avec qui nous sympathisons nous accueillent avec plaisir. Aucun souci pour voler, il faut juste gérer les fréquences.
Avec une telle dynamique et l’expérience des jours précédents, nous ne craignons plus de lancer nos planeurs. Et là, que dire ? ben… c’est géant, les bords d’attaque ont chauffé, (et les accus aussi) tout ce que nous savons faire y passe, looping, tonneaux, renversements, vols dos et autres pitreries de toutes sortes sont possibles. Du vol jusqu’à en avoir mal au pouces, et le gros avantage de voler à hauteur des yeux sans risquer le torticolis comme en plaine. Contre partie de ce vent violent, l’atterrissage qui n’est pas de tout repos. Certains en ont fait la triste expérience. Les clôtures sont toujours bien présentes, comme une épée de Damoclès suspendue au dessus de notre tête. Pour poser, une seule technique : arriver avec un peu de hauteur, piquer en jouant des AF et apponter, avec le risque de percuter la planète ou de repartir dans la pente si l’on n’a pas assez « poussé ». En aucun cas il ne faut passer derrière la crête sous peine d’être pris dans les rabattants, car là c’est le crash assuré. Donc, attéro sportif ou l’on sent l’adrénaline couler dans les veines, mais tellement grisant. Quelques gouttes de pluie sont venues ternir cette journée, mais c’est bien peu comparé au plaisir intense de voler dans cette région si attachante, tant d’un point de vue touristique que gastronomique (et modélistique bien sûr).
Nos aventures sont terminées, nous prenons la route du retour avec des étoiles plein les yeux, mais nul doute que nous y retournerons car d’autres lieux sont à explorer et la région regorge de richesses à visiter.
Michel Malabat
Diaporama complet:
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