8ème manche de la Bagarre III
Le compte-rendu de la 8ème manche de la Bagarre III, disponible sur le site « La bagarre »:
Barcelone 2010 : les 12 heures de Terrassa
Et voilà le grand jour d’une course mythique, que nous attendions et que nous avions préparée… Nous sommes légèrement confiants, comme légèrement inquiets… Nous irons au combat, quoiqu’il advienne…
Ce matin là, l’ambiance est un peu moins à la fête. Certes le réveil est difficile mais le stress est déjà intense. Nous échangeons nos impressions, elles sont les mêmes, nous sommes tendus… Ceci nous rendant silencieux et concentrés… Et jusqu’à ce que nous arrivions sur le circuit, où plusieurs Ferrari, Lamborghini et autres voitures de sports (Des vraies) attendent leur pilote d’un côté… Tandis qu’à l’autre bout des paddocks tous les minizédeurs s’affairent à leur installation. Et il n’est pas nécessaire de posséder un sens de l’observation pointu pour remarquer la tension qui règne dans toutes les équipes. Les premiers tours de roues seront déterminants c’est sûr… Et le départ est lancé. Nous nous sommes sans nul doute bien préparés et nous avons appris de nos échecs et de nos désillusions lors de nos précédentes endurances. Nous sommes partis avec du matériel neuf et dédié à la compétition, avec des accus neufs et fraichement chargés, avec une motivation et détermination à toute épreuve. Et autre chose nouvelle nous avons organisés les relais et les changements d’accus dont le signal est donné par les stands et non par le pilote, qui, parti dans la course n’a objectivement plus la même notion du temps et dont les ressentis de complicité avec la voiture sont parfois mal interprétés, la pression de la course aidant à se laisser tromper. Puis, l’obligation faite d’effectuer de relais toute les 30 minutes minimum et 1 heure maximum, nous aide à gérer le temps d’autonomie de nos accus. Nous changerons de pilote tous les deux packs, au minimum deux fois vingt minutes.
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Les premiers tours se passent sans surprise, les 15 voitures en piste semblent stables et performantes. Toutefois après quelques minutes de course, les premiers problèmes techniques surviennent avec le système de comptage, et plus particulièrement le transpondeur installé sur la voiture. La poussière d’un uréthane neuf se dépose sur le pare brise de la voiture troublant le signal infra rouge… Beaucoup d’équipes en seront victimes et enchaineront les tours sans qu’ils leur soient comptabilisés par le système. De notre côté nous perdons environ 10 tours. Il faut compter un peu moins de 18 secondes au tour. Nous faisons un trou dans le pare brise et le problème est réglé. La course continue, très attentif au moindre détail de comportement de notre voiture comme celles de nos concurrents… Nous sommes troisième au classement et il faudra attendre 1h30 de course avant que nous arrivions à prendre la tête, de notre catégorie.
Car deux catégories se partagent la piste, les GT et les PROTO qui répondent a deux règlements différents, nous avons choisi de disputer cette course en GT, comme sept autres concurrents… Les sept autres voitures, au moteur beaucoup plus puissants, sont en catégorie PROTO.
Difficile d’expliquer les ressentis car la course bat son plein, nous sommes réguliers sur la piste et nous avons aligné une très bonne équipe dont les niveaux sont très homogènes et dont les rôles s’enchainent sans encombre entre mécanicien, pilote ou ramasseur. Nous maintenons contre nos amis mais néanmoins rivaux suédois, une avance variable de 8 à 15 tours. (deux minutes et demie à quatre minute d’avance)
A la fin du premier tiers de course nous sommes toujours en tête, aucune équipe n’a de problème technique particulier grâce aux bienfaits du RCP Track. N’en déplaise aux détracteurs qui ne sont capables de conduire que sur un seul revêtement, mais messieurs, révisez votre opinion sur l’uréthane car la moquette, hormis l’argument discutable du tarif, ne pèse pas bien lourd dans la balance pour concurrencer une piste régulière, qui ne peluche pas, qui ne s’use pas prématurément et avec déséquilibre comme peut le faire la moquette… Bref, c’est un débat clos depuis longtemps pour notre équipe et nos pilotes qui ont remporté leur titre sur les deux types de support.
Dehors, quelques Ferrari nous ravissent du bruit de leur moteur lancé à plein régime dans la ligne droite du circuit de Catalogne, où nous sommes et nous pouvons les voir passer à quelques mètres de nous seulement. De quoi se rincer l’œil.
Nous sommes encore dans la première moitié de course et parfois la fatigue s’installe et quelques manques de concentration se font sentir. Mais l’attention est soudainement ravivée par un éclairage de stroboscope, une sono qui crache des bruits d’orage et de pluie et un changement de pneu arrière imposé par la direction de course pour simuler la glisse. Je me prête à l’exercice et il est difficile… Pour tout le monde d’ailleurs mais les réglages de notre voiture ne se prêtent pas à la monte de ces nouveaux pneumatiques et il faut l’intervention de Carlos, alors mécanicien, pour apporter quelques changements, donc quelques améliorations. La voiture reprend du grip ce qui me permettra de ne pas trop perdre de notre avance. John prendra le relai quelques instants avant la fin de cette animation de course. Il pilotera jusqu’à la mi-course et maintiendra, sur les suédois, 10 tours d’avance, soit un peu plus de 2 minutes d’avance.
Et nous commençons à y croire, il reste 6 heures de course mais notre espoir est grandissant… Nous préférons toutefois garder une réserve parce que notre avance n’est que très minime. Par là dessus nous nous rendons compte que les suédois ne sont plus la seule équipe à craindre, car une équipe espagnole « VIGO » fait une remontée impressionnante. Le train avant de leur voiture semble plus accrocheur, leur voiture s’inscrit mieux dans les courbes pour rester au plus près des bonnes trajectoires alors que la notre en sort très légèrement. La différence est sensible mais leur chronos sont meilleurs que les notre. Semant le doute et l’inquiétude dans notre équipe. J’ai du mal à rester assis à la même place, je suis très nerveux et ne peux m’empêcher de faire partager mon stress auprès de mes coéquipiers. La course est devenue intense entre VIGO et les Suédois qui, dans un mouchoir de poche se battent la deuxième place, tous les deux à nos talons…
Mais le niveau technique des pilotes de leur équipe est moins homogène que le notre, et c’est ce qui constitue notre force. Comme notre organisation qui reste sans faille. Et même si des petits soucis personnels me rattrapent jusque là bas, je tente de ne pas me laisser distraire après avoir tenté en vain une prise de contact. Je ne peux de toute façon rien faire de plus de là bas. Je retourne rapidement à ma course et recadre l’attention de tout le monde en répétant inlassablement qu’il faut être concentré tout autant quand on est pilotes que dans les stands, rôle d’appui primordial. Inutilement sans doute car toute l’équipe sait quoi faire… Nous avions au préalable établi notre stratégie, acquise au fil de nos expériences précédentes, et je le leur répète encore, sans doute du à mon stress énorme, mais sans que l’équipe ne m’en tienne rigueur. Après tout, nous sommes là aussi pour ça : pour se motiver les uns les autres…
Et plus le temps passe, les écarts fluctuant entre deux et quatre minutes, le stress panique contamine toute notre équipe. Résisterons nous jusqu’à la ligne d’arrivée aux assauts de nos poursuivants ? L’équipe VIGO ayant pris la deuxième place devant les suédois et ayant flirté à quelques secondes derrière nous.
Le soir approche et les voitures de sport (les vraies) qui tournaient sur le circuit (le vrai) rentrent dans leur stand, nous en profitons pour jeter un coup d’œil envieux. Car nos voitures à nous, sont sensiblement les mêmes mais au 1/28°… Le rêve est de courte durée et les doutes nous envahissent de nouveau, il reste 2h30 de course, et le moment approche où l’on devra monter un kit phares sur nos voitures, opération technique qui nous fait un peu peur.
Sur la piste nous profitons d’un moment d’accalmie, nos adversaires étant moins « agressifs » pour faire un ultime réglage sur notre train avant. Nous envisageons en même temps un changement de stratégie lors des relais mais l’idée après étude est rejetée, notre équipe est soudée et efficace, nous n’avons rien à changer.
La fin de course approche et les équipages se motivent, si il faut changer quelque chose c’est maintenant, dans quelques minutes il sera trop tard et les retards ne pourront plus être comblés. Alors il y a beaucoup de bruit, les pilotes hurlent des instructions à leur mécanicien, le bruit du système de comptage est incessant, la musique rock est détonante, la fatigue s’installe parfois et l’endurance prend tout son sens. Il fait continuer à être solide, l’équipe VIGO et l’équipe suédoise sont au coude à coude et toujours à l’affut d’une erreur de notre part. Une chose est sûre, l’ambiance a bien changé autours de la piste.
Puis, comme si l’agitation et le stress général n’était pas assez intense, arrive le moment que nous redoutions tant : le compte à rebours qui nous impose l’installation des « kits phares » fournis par la direction de course et qui doivent allumer les feux avant et arrière (lors des freinages) de chaque voiture… A défaut une pénalité nous guette. Nous nous en sortons finalement pas trop mal lors de l’installation et nous rentrons de nouveau en piste sans avoir pris de retard sur qui que ce soit. Mais notre installation est défectueuse alors il nous fait faire un nouvel arrêt au stand. L’agitation est grande et l’ambiance est lourde car plusieurs équipes possèdent du matériel défectueux, la direction de course est sollicitée et reçoit beaucoup de réclamations, les pilotes s’impatientent car ils voient pour certains les voitures concurrentes, déjà en piste rattraper un peu de leur retard… Le bruit des cris venant de toute part et dans toutes les langues devient presque insoutenables La pression est étouffante et Denis, aux commandes, commet une faute en rentrant dans les stands à contre sens, faute qui nous vaudra une pénalité, un stop and go, une perte de quelques secondes alors que nos phares ne daignent toujours pas s’allumer. Il nous faut changer le matériel, Carlos, en spécialiste s’en occupe au plus vite qu’il peut le faire, alors que nos concurrents directs suédois et espagnols sont rentrés en piste. Mais l’équipe Suédoise est aussi frappée par le mauvais sort, leur kit s’éteint et perdront 10 minutes avant de pouvoir le refaire fonctionner, leur course est terminée en prenant 30 tours de retard et nous regrettons déjà que ce soit dans le cadre d’une animation de course un peu malheureuse. Finalement toutes les équipes ont monté leur kit et devant un cafouillage semblant général, la direction de course met fin à l’animation de conduite nocturne très rapidement.
L’heure est au bilan : nous sommes toujours premier, Denis qui était descendu de l’estrade de pilotage pour porter assistance à l’installation du kit, est pris d’une courte panique, pensant que l’équipe VIGO était passé devant nous. Finalement nous avons encore 19 tours d’avance sur VIGO (Environ 5 minutes) et 50 tours sur les suédois (environ 14 minutes)… Ils ne remonteront pas…
Les deux dernières heures sont intenses d’émotions diverses, parce que nous savons maintenant que gagner ici, en Espagne, face aux Espagnols et à d’autre partie du monde, devant les grands noms du milieu est maintenant à notre portée. Et les espoirs grandissent, nos concurrents savent maintenant qu’ils ne pourront plus nous rattraper sur la piste, nos relais s’enchainent encore sans faute, dans un pilotage quasi parfait, mais nous ne resterons pas une minute la conscience tranquille tout au long de la dernière heure, un problème technique ou une casse pouvant être fatal. Mais maintenant nous ménageons notre monture et John qui prendra le dernier relai, très tendu, reçoit quelques instructions : ne plus faire la course, mais ménager la voiture, élargir les trajectoires pour être sur de ne pas toucher, ne plus mener de lutte. Il s’en sortira à merveille. Puis nous arrive un doute terrible sur l’autonomie des accus en cours de course, alors j’effectuerai un dernier changement en prenant plus de précautions qu’il n’en faut. Il reste 10 minutes, la délivrance est proche, surtout ne rien casser. Bras dessus bras dessous, debout, nous vivons le cœur battant d’une force surnaturelle les dernières minutes. Soudain un compte à rebours annonce les dernières secondes et nous passons la ligne, en tête, non sans hurler de joie et de soulagement, l’équipe soudée comme elle l’avait toujours été, et à retenir des larmes de joie.
Enfin nous avons gagné une course et non des moindre. En Espagne, une course internationale face aux plus prestigieuses des équipes. Nous le VELI-Z, crée il y a 3 ans, aujourd’hui connus et reconnus dans le monde entier…
Nous vivrons ensuite les remises de prix sur le podium du circuit de Catalogne, à l’endroit même ou d’autres grands champions ont remporté leurs plus belles victoires, en nous promettant de fêter tout ça dignement dans la soirée.
Le temps de recevoir mille et une félicitations, nous échangeons notre carrosserie contre celle de l’équipe VIGO qui nous aura inquiété tout au long de ces 12 heures. Puis nous quittons l’endroit, fatigués, usés mais conquis et heureux. Nous n’avons aucune idée de l’heure tardive qu’il peut être mais nous voulons partager notre victoire avec notre partenaire RCPBM alors nous l’appelons pour lui faire part de notre résultat. Chose faite … Puis vient la décontraction, la chute de la pression et le cumul de fatigue, qui ne nous ferons pas tenir notre promesse d’une soirée agitée… C’est finalement très calmement que nous irons nous promener sur la Marina de Barcelone… Dans le monde de la nuit, un peu à part, indescriptible. Un milieu de fête incontournable pour une visite touristique de la ville. Vraiment à voir… |
De retour « chez nous », nous décidons qu’avant notre départ du lendemain nous irons profiter une dernière fois de la plage. Où nous serons le dimanche matin. Il y a vraiment beaucoup de monde, il fait encore un temps et une température que nous n’avons même pas connu de tout l’été en France. Le retour vers l’aéroport devient presque un arrachement… Le week-end était idyllique… Et nous rentrons la tête haute…
NOUS AVONS GAGNE !!!
Le classement général:
1 | Madrid-Z | 2 145 tours |
2 | PN Racing | 2 105 tours |
3 | RC Atomic | 2 096 tours |
4 | D.Carmen | 2 093 tours |
5 | Reflex Racing | 2 055 tours |
6 | Veli-Z | 2 032 tours |
7 | TRP France | 2 007 tours |
8 | Model Vigo | 2 006 tours |
9 | PN Racing Sweden | 1 965 tours |
10 | Tracker | 1 882 tours |
11 | RCZ Mataró | 1 748 tours |
12 | Auto-Z | 1 704 tours |
13 | BMZ | 1 699 tours |
14 | TRP France | 1 507 tours |
15 | Los carbonillas | 938 tours |
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Barcelone 2010 : les 12 heures de Terrassa
Et voilà le grand jour d’une course mythique, que nous attendions et que nous avions préparée… Nous sommes légèrement confiants, comme légèrement inquiets… Nous irons au combat, quoiqu’il advienne…
Ce matin là, l’ambiance est un peu moins à la fête. Certes le réveil est difficile mais le stress est déjà intense. Nous échangeons nos impressions, elles sont les mêmes, nous sommes tendus… Ceci nous rendant silencieux et concentrés… Et jusqu’à ce que nous arrivions sur le circuit, où plusieurs Ferrari, Lamborghini et autres voitures de sports (Des vraies) attendent leur pilote d’un côté… Tandis qu’à l’autre bout des paddocks tous les minizédeurs s’affairent à leur installation. Et il n’est pas nécessaire de posséder un sens de l’observation pointu pour remarquer la tension qui règne dans toutes les équipes. Les premiers tours de roues seront déterminants c’est sûr… Et le départ est lancé. Nous nous sommes sans nul doute bien préparés et nous avons appris de nos échecs et de nos désillusions lors de nos précédentes endurances. Nous sommes partis avec du matériel neuf et dédié à la compétition, avec des accus neufs et fraichement chargés, avec une motivation et détermination à toute épreuve. Et autre chose nouvelle nous avons organisés les relais et les changements d’accus dont le signal est donné par les stands et non par le pilote, qui, parti dans la course n’a objectivement plus la même notion du temps et dont les ressentis de complicité avec la voiture sont parfois mal interprétés, la pression de la course aidant à se laisser tromper. Puis, l’obligation faite d’effectuer de relais toute les 30 minutes minimum et 1 heure maximum, nous aide à gérer le temps d’autonomie de nos accus. Nous changerons de pilote tous les deux packs, au minimum deux fois vingt minutes.
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Les premiers tours se passent sans surprise, les 15 voitures en piste semblent stables et performantes. Toutefois après quelques minutes de course, les premiers problèmes techniques surviennent avec le système de comptage, et plus particulièrement le transpondeur installé sur la voiture. La poussière d’un uréthane neuf se dépose sur le pare brise de la voiture troublant le signal infra rouge… Beaucoup d’équipes en seront victimes et enchaineront les tours sans qu’ils leur soient comptabilisés par le système. De notre côté nous perdons environ 10 tours. Il faut compter un peu moins de 18 secondes au tour. Nous faisons un trou dans le pare brise et le problème est réglé. La course continue, très attentif au moindre détail de comportement de notre voiture comme celles de nos concurrents… Nous sommes troisième au classement et il faudra attendre 1h30 de course avant que nous arrivions à prendre la tête, de notre catégorie.
Car deux catégories se partagent la piste, les GT et les PROTO qui répondent a deux règlements différents, nous avons choisi de disputer cette course en GT, comme sept autres concurrents… Les sept autres voitures, au moteur beaucoup plus puissants, sont en catégorie PROTO.
Difficile d’expliquer les ressentis car la course bat son plein, nous sommes réguliers sur la piste et nous avons aligné une très bonne équipe dont les niveaux sont très homogènes et dont les rôles s’enchainent sans encombre entre mécanicien, pilote ou ramasseur. Nous maintenons contre nos amis mais néanmoins rivaux suédois, une avance variable de 8 à 15 tours. (deux minutes et demie à quatre minute d’avance)
A la fin du premier tiers de course nous sommes toujours en tête, aucune équipe n’a de problème technique particulier grâce aux bienfaits du RCP Track. N’en déplaise aux détracteurs qui ne sont capables de conduire que sur un seul revêtement, mais messieurs, révisez votre opinion sur l’uréthane car la moquette, hormis l’argument discutable du tarif, ne pèse pas bien lourd dans la balance pour concurrencer une piste régulière, qui ne peluche pas, qui ne s’use pas prématurément et avec déséquilibre comme peut le faire la moquette… Bref, c’est un débat clos depuis longtemps pour notre équipe et nos pilotes qui ont remporté leur titre sur les deux types de support.
Dehors, quelques Ferrari nous ravissent du bruit de leur moteur lancé à plein régime dans la ligne droite du circuit de Catalogne, où nous sommes et nous pouvons les voir passer à quelques mètres de nous seulement. De quoi se rincer l’œil.
Nous sommes encore dans la première moitié de course et parfois la fatigue s’installe et quelques manques de concentration se font sentir. Mais l’attention est soudainement ravivée par un éclairage de stroboscope, une sono qui crache des bruits d’orage et de pluie et un changement de pneu arrière imposé par la direction de course pour simuler la glisse. Je me prête à l’exercice et il est difficile… Pour tout le monde d’ailleurs mais les réglages de notre voiture ne se prêtent pas à la monte de ces nouveaux pneumatiques et il faut l’intervention de Carlos, alors mécanicien, pour apporter quelques changements, donc quelques améliorations. La voiture reprend du grip ce qui me permettra de ne pas trop perdre de notre avance. John prendra le relai quelques instants avant la fin de cette animation de course. Il pilotera jusqu’à la mi-course et maintiendra, sur les suédois, 10 tours d’avance, soit un peu plus de 2 minutes d’avance.
Et nous commençons à y croire, il reste 6 heures de course mais notre espoir est grandissant… Nous préférons toutefois garder une réserve parce que notre avance n’est que très minime. Par là dessus nous nous rendons compte que les suédois ne sont plus la seule équipe à craindre, car une équipe espagnole « VIGO » fait une remontée impressionnante. Le train avant de leur voiture semble plus accrocheur, leur voiture s’inscrit mieux dans les courbes pour rester au plus près des bonnes trajectoires alors que la notre en sort très légèrement. La différence est sensible mais leur chronos sont meilleurs que les notre. Semant le doute et l’inquiétude dans notre équipe. J’ai du mal à rester assis à la même place, je suis très nerveux et ne peux m’empêcher de faire partager mon stress auprès de mes coéquipiers. La course est devenue intense entre VIGO et les Suédois qui, dans un mouchoir de poche se battent la deuxième place, tous les deux à nos talons…
Mais le niveau technique des pilotes de leur équipe est moins homogène que le notre, et c’est ce qui constitue notre force. Comme notre organisation qui reste sans faille. Et même si des petits soucis personnels me rattrapent jusque là bas, je tente de ne pas me laisser distraire après avoir tenté en vain une prise de contact. Je ne peux de toute façon rien faire de plus de là bas. Je retourne rapidement à ma course et recadre l’attention de tout le monde en répétant inlassablement qu’il faut être concentré tout autant quand on est pilotes que dans les stands, rôle d’appui primordial. Inutilement sans doute car toute l’équipe sait quoi faire… Nous avions au préalable établi notre stratégie, acquise au fil de nos expériences précédentes, et je le leur répète encore, sans doute du à mon stress énorme, mais sans que l’équipe ne m’en tienne rigueur. Après tout, nous sommes là aussi pour ça : pour se motiver les uns les autres…
Et plus le temps passe, les écarts fluctuant entre deux et quatre minutes, le stress panique contamine toute notre équipe. Résisterons nous jusqu’à la ligne d’arrivée aux assauts de nos poursuivants ? L’équipe VIGO ayant pris la deuxième place devant les suédois et ayant flirté à quelques secondes derrière nous.
Le soir approche et les voitures de sport (les vraies) qui tournaient sur le circuit (le vrai) rentrent dans leur stand, nous en profitons pour jeter un coup d’œil envieux. Car nos voitures à nous, sont sensiblement les mêmes mais au 1/28°… Le rêve est de courte durée et les doutes nous envahissent de nouveau, il reste 2h30 de course, et le moment approche où l’on devra monter un kit phares sur nos voitures, opération technique qui nous fait un peu peur.
Sur la piste nous profitons d’un moment d’accalmie, nos adversaires étant moins « agressifs » pour faire un ultime réglage sur notre train avant. Nous envisageons en même temps un changement de stratégie lors des relais mais l’idée après étude est rejetée, notre équipe est soudée et efficace, nous n’avons rien à changer.
La fin de course approche et les équipages se motivent, si il faut changer quelque chose c’est maintenant, dans quelques minutes il sera trop tard et les retards ne pourront plus être comblés. Alors il y a beaucoup de bruit, les pilotes hurlent des instructions à leur mécanicien, le bruit du système de comptage est incessant, la musique rock est détonante, la fatigue s’installe parfois et l’endurance prend tout son sens. Il fait continuer à être solide, l’équipe VIGO et l’équipe suédoise sont au coude à coude et toujours à l’affut d’une erreur de notre part. Une chose est sûre, l’ambiance a bien changé autours de la piste.
Puis, comme si l’agitation et le stress général n’était pas assez intense, arrive le moment que nous redoutions tant : le compte à rebours qui nous impose l’installation des « kits phares » fournis par la direction de course et qui doivent allumer les feux avant et arrière (lors des freinages) de chaque voiture… A défaut une pénalité nous guette. Nous nous en sortons finalement pas trop mal lors de l’installation et nous rentrons de nouveau en piste sans avoir pris de retard sur qui que ce soit. Mais notre installation est défectueuse alors il nous fait faire un nouvel arrêt au stand. L’agitation est grande et l’ambiance est lourde car plusieurs équipes possèdent du matériel défectueux, la direction de course est sollicitée et reçoit beaucoup de réclamations, les pilotes s’impatientent car ils voient pour certains les voitures concurrentes, déjà en piste rattraper un peu de leur retard… Le bruit des cris venant de toute part et dans toutes les langues devient presque insoutenables La pression est étouffante et Denis, aux commandes, commet une faute en rentrant dans les stands à contre sens, faute qui nous vaudra une pénalité, un stop and go, une perte de quelques secondes alors que nos phares ne daignent toujours pas s’allumer. Il nous faut changer le matériel, Carlos, en spécialiste s’en occupe au plus vite qu’il peut le faire, alors que nos concurrents directs suédois et espagnols sont rentrés en piste. Mais l’équipe Suédoise est aussi frappée par le mauvais sort, leur kit s’éteint et perdront 10 minutes avant de pouvoir le refaire fonctionner, leur course est terminée en prenant 30 tours de retard et nous regrettons déjà que ce soit dans le cadre d’une animation de course un peu malheureuse. Finalement toutes les équipes ont monté leur kit et devant un cafouillage semblant général, la direction de course met fin à l’animation de conduite nocturne très rapidement.
L’heure est au bilan : nous sommes toujours premier, Denis qui était descendu de l’estrade de pilotage pour porter assistance à l’installation du kit, est pris d’une courte panique, pensant que l’équipe VIGO était passé devant nous. Finalement nous avons encore 19 tours d’avance sur VIGO (Environ 5 minutes) et 50 tours sur les suédois (environ 14 minutes)… Ils ne remonteront pas…
Les deux dernières heures sont intenses d’émotions diverses, parce que nous savons maintenant que gagner ici, en Espagne, face aux Espagnols et à d’autre partie du monde, devant les grands noms du milieu est maintenant à notre portée. Et les espoirs grandissent, nos concurrents savent maintenant qu’ils ne pourront plus nous rattraper sur la piste, nos relais s’enchainent encore sans faute, dans un pilotage quasi parfait, mais nous ne resterons pas une minute la conscience tranquille tout au long de la dernière heure, un problème technique ou une casse pouvant être fatal. Mais maintenant nous ménageons notre monture et John qui prendra le dernier relai, très tendu, reçoit quelques instructions : ne plus faire la course, mais ménager la voiture, élargir les trajectoires pour être sur de ne pas toucher, ne plus mener de lutte. Il s’en sortira à merveille. Puis nous arrive un doute terrible sur l’autonomie des accus en cours de course, alors j’effectuerai un dernier changement en prenant plus de précautions qu’il n’en faut. Il reste 10 minutes, la délivrance est proche, surtout ne rien casser. Bras dessus bras dessous, debout, nous vivons le cœur battant d’une force surnaturelle les dernières minutes. Soudain un compte à rebours annonce les dernières secondes et nous passons la ligne, en tête, non sans hurler de joie et de soulagement, l’équipe soudée comme elle l’avait toujours été, et à retenir des larmes de joie.
Enfin nous avons gagné une course et non des moindre. En Espagne, une course internationale face aux plus prestigieuses des équipes. Nous le VELI-Z, crée il y a 3 ans, aujourd’hui connus et reconnus dans le monde entier…
Nous vivrons ensuite les remises de prix sur le podium du circuit de Catalogne, à l’endroit même ou d’autres grands champions ont remporté leurs plus belles victoires, en nous promettant de fêter tout ça dignement dans la soirée.
Le temps de recevoir mille et une félicitations, nous échangeons notre carrosserie contre celle de l’équipe VIGO qui nous aura inquiété tout au long de ces 12 heures. Puis nous quittons l’endroit, fatigués, usés mais conquis et heureux. Nous n’avons aucune idée de l’heure tardive qu’il peut être mais nous voulons partager notre victoire avec notre partenaire RCPBM alors nous l’appelons pour lui faire part de notre résultat. Chose faite … Puis vient la décontraction, la chute de la pression et le cumul de fatigue, qui ne nous ferons pas tenir notre promesse d’une soirée agitée… C’est finalement très calmement que nous irons nous promener sur la Marina de Barcelone… Dans le monde de la nuit, un peu à part, indescriptible. Un milieu de fête incontournable pour une visite touristique de la ville. Vraiment à voir… |
De retour « chez nous », nous décidons qu’avant notre départ du lendemain nous irons profiter une dernière fois de la plage. Où nous serons le dimanche matin. Il y a vraiment beaucoup de monde, il fait encore un temps et une température que nous n’avons même pas connu de tout l’été en France. Le retour vers l’aéroport devient presque un arrachement… Le week-end était idyllique… Et nous rentrons la tête haute…
NOUS AVONS GAGNE !!!
Le classement général:
1 | Madrid-Z | 2 145 tours |
2 | PN Racing | 2 105 tours |
3 | RC Atomic | 2 096 tours |
4 | D.Carmen | 2 093 tours |
5 | Reflex Racing | 2 055 tours |
6 | Veli-Z | 2 032 tours |
7 | TRP France | 2 007 tours |
8 | Model Vigo | 2 006 tours |
9 | PN Racing Sweden | 1 965 tours |
10 | Tracker | 1 882 tours |
11 | RCZ Mataró | 1 748 tours |
12 | Auto-Z | 1 704 tours |
13 | BMZ | 1 699 tours |
14 | TRP France | 1 507 tours |
15 | Los carbonillas | 938 tours |
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